Dernière ligne droite en vue du Tour

Simon Spilak, vainqueur final du Tour de Romandie.

Simon Spilak, vainqueur final du Tour de Romandie.

Un Tour de Suisse pour du Beurre ?

De ce Tour de Suisse, on a tiré peu d’enseignements. Tout d’abord car le parcours proposé était peu montagneux. Seulement, une seule arrivée au sommet, qui a été remporté par Thibaut Pinot. Deuxièmement, hormis le Franc-comtois et Robert Gesink aucun leader de renom ne participait à l’épreuve Suisse. Il y avait bien, l’Italien Domenico Pozzovivo mais il ne participera au Tour de France. Le Français a montré qu’il était le plus fort en montagne malgré sa forme perfectible. Malgré qu’il ait perdu son maillot de leader lors du Contre-la-montre, sa prestation n’a pas été mauvaise. C’est surtout qu’il y avait de très bon rouleur en face et peu de marge. Le Français pourra compter sur un coéquipier de luxe, en la personne de Steve Morabito, qui a montré une très belle forme et terminant 8e. Il était à chaque fois dans les derniers à se faire lâcher après avoir travailler pour son leader. Quand à Robert Gesink, c’est un peu l’énigme comme souvent. On connaît ses qualités mais il faut qu’il se joue de la malchance. Il a fini 9e sur l’épreuve Suisse, pratiquement jamais avec les meilleurs qui était Thomas, Spilak ou Dumoulin mais eux seront coéquipiers de luxe pour leurs leaders respectifs. Enfin, il y avait aussi le Breton, Warren Barguil, qui est monté en puissance dans ce Tour de Suisse, terminant 2e de l’avant dernière étape et 12e du classement général. De bonne augure en vue de son premier Tour de France, lui qui avait terminé 8e de la Vuelta l’an passé. On pourra noter, la très bonne surprise, Miguel Angel Lopez, mais il ne participera pas au Tour de France. Il a fini 7e au classement général et a été pratiquement toujours au contact des meilleurs dans la montagne.

Si en montagne, le spectacle était peu présent, le plateau des sprinteurs étaient au contraire un trois étoiles avec la présence notamment de Cavendish, Sagan ou encore Kristoff. Le Slovaque a gagné deux étapes et a effectué deux bons contre-la-montre. Il a montré qu’à l’approche du Tour où il visera le maillot vert, tout en aidant Contador, une très belle condition physique. Kristoff a aussi remporté une étape, lui aussi visera le maillot vert sur la grande boucle, cependant, il a paru un peu moins tranchant qu’en début de saison où un Sagan ne pouvait le dominer. Peut-être qu’il commence a accusé le coup, ce qui serait normal car il a beaucoup couru et son ratio Jour de course/victoire est impressionnant. Cavendish lui a seulement une 6e place mais le parcours qui était très vallonné ne lui correspondait pas du tout et il était surtout là pour préparer ce type d’étape pour le Tour. Mais sur le Tour de France, on retrouvera beaucoup d’étapes de ce type, avec soit une courte bosse finale ou seulement quelques kilomètres avant. Pour le maillot vert, on retrouvera surement un duel entre le Norvégien et le Slovaque mais n’oublions pas Matthews qui a lui aussi remporté une étape cette semaine. Par contre, lui préfère quand c’est vraiment des sprints pour costauds, en faux plat ou en bosse. On n’oubliera pas le Français, Arnaud Demare, auteur seulement d’une 5e place sur la 7e étape. Malgré cela, il a beaucoup travaillé pour Pinot et défendre le maillot de leader, ce qui n’était surement pas dans ses plans. Si le classement général sur le Tour de France va nous tenir en haleine pendant trois semaines, chaque sprint sera âprement disputé et il n’y a pas de Kittel qui se détache comme l’an passé.

Enfin, cette semaine, il y avait également la Route du Sud où on pouvait retrouver deux des favoris au Tour. Nairo Quintana et Alberto Contador. Les deux hommes finissent respectivement 2e et 1er du classement général. Il n’y avait pas d’arrivée au sommet mais une arrivée à Bagnères de Luchon après la montée du Port de Balès, un classique du Tour de France.  Dans la montée, statut quo entre les deux mais Contador a prit l’avantage dans la longue descente technique vers Bagnères de Luchon. Le Colombien s’est contenté de suivre l’Espagnol qui a tenté quelques offensives. Tous les deux étaient en course de reprise. Sepulveda qui lui aussi était en reprise et sera leader de la Bretagne Séché Environnement sur le Tour, a montré une belle impression. Deux coureurs, peu connu du grand public ont attirés l’oeil sur eux. Ce sont Pierre Roger Latour d’AG2R La Mondiale et Alberto Gallego de la Radio Popular Boavista. Le Français a longtemps tenu tête aux deux cadors dans le port de Balès avant de finir sur leurs talons, en troisième position comme au classement général. Il lui aura manqué peu pour s’offrir une première victoire chez les professionnels. Et l’Espagnol, qui finit un peu plus en septième position, a fait preuve de panache. Il enchaîne les bons résultats sur les courses par étape cette saison et cela ne serait pas étonnant de le retrouver dans une équipe plus prestigieuse l’an prochain. Deux coureurs à suivre pour l’avenir.

Bilan du Dauphiné

froome (3)Quels conclusion peut-on tirer de ce Dauphiné Libéré ? Depuis 2001, tous les vainqueurs du Tour, disputait le Dauphiné comme préparation. Le dernier à avoir gagner le Tour en disputant une autre course c’est Lance Armstrong, c’était le Tour de Suisse. Un autre temps, diront nous.

Ces dernières années, seuls Froome et Wiggins ont fait le doublé Dauphiné-Tour de France. Par exemple, l’an passé, Nibali qui remporte le Tour, finissait seulement 7e du Dauphiné à plus de 2 minutes du vainqueur. Etre en forme sur le Dauphiné est donc souvent un mauvais présage pour le Tour de France.

Froome est-il donc en avance sur les temps de passages ? Non, il a certes gagné le Dauphiné mais en cravachant face à un épatant Van Garderen. Il est monté en puissance tout au long de la semaine, en étant intraitable sur les deux dernières étapes. On retrouve un Christopher Froome semblable à celui de 2013.

Faut-il s’inquiéter pour Nibali ? Non plus, lui est complètement dans ses temps de passage de 2014. Pour lui l’appellation, course de préparation, portait bien son nom. Voyant qu’il était juste pour jouer sa carte personnelle, il a souvent travaillé pour Michele Scarponi. Il a même fait fait une échappée folle sur l’étape arrivant à Villard-De-Lans. Cependant mal récompensé, se faisant doublé sur la ligne par Rui Costa.

Que peut-on attendre de Valverde et Rodriguez ? Ils ont finis 8e et 9e, presque dans le même temps. Malgré cela, leurs cas sont différents. Valverde devra partager le leadership avec Quintana et sera la seconde carte de l’équipe Movistar, l’électron libre. Comme il aime le faire, il dynamitera la course et servira beaucoup à Quintana qui devra moins se découvrir que les autres leaders. Rodriguez, lui sera le leader de la Katusha et avec un parcours taillé sur mesure pour le grimpeur Espagnol, il faudra pas laisser l’occasion. Cependant, il semble un cran en dessous des Froome, Quintana, Contador, Nibali.

Les outsiders ? Van Garderen a affiché une grande forme sur ce Dauphiné, peut-être un peu tôt. Tout comme Rui Costa malheureusement pour lui, sa capacité à tenir sur trois semaines et la haute montagne sera surement un frein. Daniel Martin et Andrew Talansky sont montés en puissance au fil de la semaine, malheureusement pour eux ils devront surement se contenter de la bagarre pour le Top 10. Simon Yates a fait une belle semaine mais un grand point d’interrogation sur sa capacité à tenir un rôle de leader sur 3 semaines car il ne l’a encore jamais fait. Kelderman et Mollema, les deux Hollandais sont passés au travers de ce Dauphiné mais pas de doute qu’ils seront présent au mois de juillet. Dans différentes interviews, ils rassuraient sur leurs niveaux qui s’améliorer de jour en jour.

Les Français ? Bardet, l’homme le plus en vue sur ce Dauphiné chez les bleus, avec une victoire, a affiché une belle forme et une bonne capacité à rester avec les meilleurs mais cependant chez AG2R La Mondiale, la communication est de dire que Péraud est le leader pour le Tour car il reste sur une 2e place au classement général mais comme l’an passé sur ce Dauphiné, il a été hors du coup, pas vraiment d’inquiétude car il connaît parfaitement son corps. Si, il y a ces deux hommes chez AG2R, il a aussi Vuillermoz, qui est déjà impressionnant en tant qu’équipier, sur certains étape il paraît plus fort que Bardet et Péraud, dommage pour lu que ce ne soit que le 3e homme. Enfin, Rolland est lui aussi passé au travers de cette semaine même si on l’a vu une fois à l’attaque dans une échappée. Mais avec Rolland, on est habitué à ce qu’il nous fasse des coups, pourquoi pas en ce mois de juillet.

Cette semaine, place aux autres prétendants. Ceux qui ont fait le choix de faire le Tour de Suisse comme Pinot et ceux qui feront la Route du Sud comme Contador et Quintana.